Entrepreneuriat au féminin « De nouveaux projets avec du sens »

Comment Little Big Women* s’est adapté à la crise sanitaire ?

Depuis l’origine (1998) avec l’association Initiatives Plurielles et encore plus avec Little Big Women (LBW créée en 2016), nous nous adaptons continuellement aux besoins des femmes en mode agile pour répondre aux spécificités de l’entrepreneuriat au féminin. D’année en année, de nouveaux ateliers apparaissent, comme ceux consacrés à l’importance des réseaux sociaux. Mais également de nouvelles actions telles que le co-challenge, les cercles de co-développement… Nous sommes préparés aux nouveaux besoins liés à la crise.

Quels sont ces nouveaux besoins ?

Nous avons eu un rebond de demandes avec de nouveaux profils. Des personnes ayant perdu leur emploi, des femmes prenant conscience qu’elles ne pouvaient plus retourner au travail dans les mêmes conditions ou qui souhaitaient apporter plus de sens à leur projet… Ces femmes profitent de cette période pour développer leur entreprise. Heureusement qu’il y avait les visioconférences pour garder un lien. On a accéléré notre digitalisation en proposant des outils en open-source, en organisant des webinaires… Mais on a dû reporter certaines sessions basées sur la confiance, l’humain, le collaboratif, telles que le coaching, le mentorat… Plus difficile à mettre en œuvre durant cette période. À partir de 2022, nous développerons un projet expérimental sur deux ans. Toutes nos actions et formations seront en mode hybride, présentiel et distanciel, dans une complémentarité intelligente et une vision à 360°. Une des clés de voute de l’entrepreneuriat féminin repose sur l’apprentissage des savoir-faire et savoir-être pour que les femmes adoptent les bonnes postures et apprennent « le métier de chef d’entreprise » au-delà de la réalisation d’une simple étude de marché.

La crise affecte-t-elle différemment les femmes ?

Les études** le disent : quand une femme a 80 % de compétences, elle va se concentrer sur les 20 % manquants. Un homme à 50 % va regarder les 50 % qu’il possède… En temps de crise, ce manque de confiance est amplifié. Le syndrome de l’imposteur, c’est 80 % des femmes qui viennent nous voir, quelle que soit leur situation, même avec un niveau d’études élevé et un poste à responsabilité dans une entreprise internationale. Dès qu’il y a un doute dans leur vie, ce syndrome revient. « Suis-je à ma place ? légitime ? » Et puis les femmes qui viennent nous voir travaillent à près de 70 % sur des projets responsables et engagés. On était à 50 % avant la crise. On voit arriver de nouveaux projets avec du sens. D’ailleurs, un collectif d’entrepreneures responsables et engagées est né chez LBW.

Finalement, LBW apparaît plus utile que jamais…

Lors de la première rencontre avec l’entrepreneure, on parle de nos valeurs. L’entraide, l’échange, la mise en réseau. Chez LBW, le collaboratif est très important. Les femmes viennent s’enrichir de notre offre diversifiée mais elles peuvent aussi proposer leurs compétences. C’est ainsi qu’on a mis en place des ateliers de bien être avec massage, équicoaching et reiki. Un partenariat avec Stimule and Coach a permis également de proposer à celles qui en avaient besoin du coaching individuel. À la sortie de cette crise, certaines femmes ont vraiment perdu confiance. On observe plus de stress et une difficulté à rebondir.

www.littlebigwomen.com

*L’association est soutenue par la MEL depuis sa création.

** Publication d’Isabelle Germain, journaliste et présidente de la commission « Lutte contre les stéréotypes sexistes et la répartition des rôles sociaux » du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (2013-2016).