Une soirée de projections vidéo où l’image dialogue avec le son, la mémoire et le médium lui-même.

À l’invitation du collectif Muzzix, Heure Exquise ! propose une carte blanche autour d'œuvres vidéographiques emblématiques, où la musique, la voix, le bruit et le silence se confondent avec les images pour questionner notre perception du réel, du temps et des médias.

Dans ce programme à la fois historique, expérimental et sensoriel, les artistes explorent les limites du langage vidéo et sonore, convoquant tantôt le groove planétaire de Nam June Paik, tantôt la lente introspection cosmique de Bill Viola, en passant par les détournements cinématographiques de Peter Tscherkassky ou les jeux de reflet de Jean-François Guiton. Le programme met aussi en lumière l’œuvre de Gary Hill, figure majeure de l'art vidéo américain, dont le travail pionnier explore les rapports complexes entre langage, image, son et corps.
Au programme :

Global Groove – Nam June Paik (États-Unis, 1973 – 28’30)
Un manifeste visionnaire sur la mondialisation de la culture par le médium télévisuel. Entre pop culture et spiritualité orientale, Paik orchestre un patchwork hypnotique où le monde entier semble réuni dans un seul flux d’images et de sons.
Migration – Bill Viola (États-Unis, 1976/2010 – 7 min)
Une traversée lente et méditative entre illusion et réalité, nature et conscience. Une expérience sensorielle où le temps s’étire et l’échelle se dérègle.
Soundings – Gary Hill (États-Unis, 1979 – 18 min)
Expérimentation radiophonique visuelle, cette œuvre hybride mêle haut-parleur, texte et rituel sonore pour créer une forme nouvelle de narration audiovisuelle.
Canal 23 – Jean-François Guiton (Allemagne, 2002 – 3’25)
Une boucle énigmatique où fiction et réalité se télescopent. Les passagers d’un téléphérique deviennent les otages d’un dispositif visuel à la fois absurde et captivant.
Instructions for a Light and Sound Machine – Peter Tscherkassky (Autriche, 2005 – 17 min)
Hilarante et tragique, cette œuvre détourne un western classique pour explorer les limites mêmes du cinéma : perforations, brûlures, ruptures – le médium se retourne contre son héros.
Aerial Stills – Alexander Hahn (États-Unis, 1988 – 5 min)
Un souvenir traumatique resurgit comme un rêve confus, où les images et les sons flottent dans un espace mental instable.
Entre nous – Robert Cahen (France, 2025 – 6’40)
Figures furtives et mémoires diffuses peuplent cette dernière création de Cahen, où le passé glisse dans le présent au fil de visages croisés, de fragments vécus ou rêvés.