Rencontre avec Laura Di Muzio : « Dès que tu mets le maillot, tu fais partie de l’équipe »

Ses nouvelles responsabilités, ses ambitions pour le club et pour le territoire avec la Coupe du monde de rugby 2023 et les JO de Paris 2024.

Comment vivez-vous vos fonctions de présidente du Stade Villeneuvois Lille Métropole ?

L’expérience est tout aussi intense que celle du terrain. Je découvre les coulisses du métier et du club. Je suis très frustrée d’avoir lâché le terrain et de m’éloigner. Mais c’est génial d’être présidente. Le projet réside dans trois valeurs : la solidarité, l’épanouissement et l’ambition. Et l’envie de rassembler toutes les entités (haut niveau, loisirs, jeunes…) derrière le LMRCV family, cette identité du club qui promeut un rugby pour chacun, quel que soit son âge et son niveau.

Quelles sont vos ambitions pour le club ?

Je garde deux choses en tête. Maintenir le haut niveau, notamment pour les filles, dans un contexte de compétitivité qui s’accroît. Et faire du club une vitrine pour que chacun trouve sa manière de jouer au rugby. Nous devons nous structurer encore davantage et avoir une image de marque forte pour exister. Nous sommes déjà très bien accompagnés, notamment par la MEL avec le Stadium et le centre d’entraînement et d’accompagnement labellisé pour les jeunes joueuses à potentiel. Pour attirer encore plus de talents, mon rêve serait un écosystème d’accès à l’emploi, au logement…

Comment se porte le rugby « loisirs » ?

Très bien. Côté jeunes, nous sommes revenus au niveau de licenciés d’avant Covid. Le baby rugby se porte bien et les enfants peuvent démarrer dès 4 ans. Nous avons aussi un partenariat avec l’association « Les enfants de la balle » qui permet un rugby inclusif aux enfants porteurs de handicap. Côté « loisirs », nous avons des équipes avec et sans placage et cela permet d’accueillir tout le monde !

La métropole a accueilli Coupe du monde de rugby, quels enjeux pour le rugby et pour le territoire ?

On vit un moment unique avec un calendrier «  rugbystique  » magnifique qui va faire rayonner le territoire et faire progresser la discipline : 2022 et la Coupe du monde féminine en Nouvelle-Zélande, 2023  avec la Coupe du monde puis les JO en 2024. Qui plus est avec du rugby à 7, dont nous sommes de fervents défenseurs. Mon rêve  est d’accueillir ici des équipes internationales. Si nous pouvons y envoyer nos licenciés, nous serons très heureux, mais accueillir la compétition est déjà une opportunité immense. On sent que cela frétille déjà et l’enjeu est de maintenir cette flamme allumée dans la durée. J’ai à cœur que l’ébullition que l’on vit au club se développe à l’échelle du territoire et du pays. Car le sport reste le moyen par excellence de vivre et de partager les émotions les plus fortes.

Des espoirs pour les JO ?

Nous avons la chance d’avoir une Métropole ultra dynamique qui nous inclut dès le départ dans la préparation du projet et dans les réflexions pour faire de cet événement un grand succès. Les JO sont une vitrine magnifique pour parler rugby, vivre rugby.

Quel est votre regard sur les ambassadeurs de la MEL ?

Le dispositif est intéressant à tous niveaux. Notamment en matière de pouvoir d’attraction. Voir qu’une Métropole considère les athlètes de haut niveau comme des ambassadeurs qu’il faut accompagner, c’est un signal fort. Pour le club, mais aussi pour l’image que cela donne de la dynamique du territoire. Cette team d’athlètes qui fait corps et qui fait rayonner les clubs, c’est l’image d’un collectif qui fonctionne, c’est exactement ce qu’il faut.

Un message pour des jeunes et ceux qui ne connaissent pas le rugby ?

Au-delà du rugby, le sport efface la différence. Dès que tu mets le maillot, tu fais partie de l’équipe : tu laisses tes problèmes aux vestiaires et tu as une place dans le collectif. Le terrain est un endroit où l’on accueille les gens pour ce qu’ils sont et où ils donnent ce qu’ils ont : c’est de là que viennent le plaisir et l’épanouissement.

* LMRCV : Lille Métropole Rugby Club Villeneuvois, ancien nom du club. LAURA DI MUZIO « Dès que tu mets le maillot, tu fais partie de l’équipe »

© Alexandre Traisnel