La Métropole Européenne de Lille attaque Alstom en justice

Retour à la liste
Mobilité et transports
Le 27/11/2023

La Métropole Européenne de Lille attaque Alstom en justice

La MEL constate le nouvel échec des essais pour valider le nouveau pilote automatique du métro de Lille accusant désormais un retard prévisible d’au moins dix ans. Le Président de la MEL, Damien Castelain, décide de mettre fin ce jour à la médiation engagée avec Alstom et d’aller en justice pour obtenir de la société et de ses dirigeants qu’ils assument enfin leurs responsabilités envers la Métropole Européenne de Lille et les usagers du métro face à une situation critique sans précédent dans l’histoire des transports urbains en France.

Modernisation du métro de Lille : retard historique et catastrophique

En 2012, la MEL, afin d’anticiper l’augmentation du trafic dans la région de Lille, a conclu avec Alstom pour un montant de 266 millions d’euros un marché portant sur l’implantation d’un nouveau pilote automatique et l’acquisition de 27 nouvelles rames de 52 mètres pour une mise en service en janvier 2016. L’objectif de ce marché consiste à augmenter de 50 % la capacité de la ligne 1 et de 30 % celle de la ligne 2 tout en gérant l’obsolescence des rames VAL 206, mises en service entre 1984 et 1989.

À la suite des retards accumulés par Alstom, la MEL a engagé une expertise en 2018 puis une médiation en 2019 qui a abouti à un avenant en janvier 2020. Alstom s’y engageait à achever les travaux en avril 2023. La date de mise en service du nouveau système et des rames de 52 mètres a été reportée à juillet puis décembre 2023 en raison de l’épidémie de Covid-19.

Compte tenu de l’incapacité persistante d’Alstom à remplir ses obligations et à respecter les jalons contractuels, actée par l’échec des essais du pilote automatique en octobre 2022, la MEL a engagé une seconde médiation en décembre 2022.

En dépit des efforts de la MEL pour libérer d’importants créneaux pour les essais durant l’été, Alstom a de nouveau échoué à qualifier le nouveau pilote automatique en septembre 2023, avec la persistance de 65 anomalies bloquantes. Ce nouveau revers ne permet pas d’envisager la mise en service du pilote automatique et des nouvelles rames de 52 mètres avant 2026, soit un retard prévisionnel d’au moins 10 ans.

Alors même qu’Alstom, par la voix de ses dirigeants, a reconnu à de multiples reprises être entièrement responsable de la dérive sans précédent du projet, la société refuse d’indemniser les préjudices subis par la MEL qui sont exponentiels avec le temps et de considérer la dégradation des conditions de déplacements des 500 000 voyageurs qui empruntent quotidiennement le métro.

En conséquence, la MEL va saisir la justice pour contraindre Alstom à remplir intégralement ses obligations aux termes du marché de modernisation du métro de Lille et à indemniser la MEL pour l’ensemble des préjudices subis, y compris en termes environnementaux. Un premier recours en référé va être déposé dans les prochains jours devant le tribunal administratif de Lille.


Contact presse

Communiqués de presse

Voir tous les communiqués