Témoin Coupe du Monde de Rugby : Monique Truillot

Fan inconditionnelle de rugby et ancienne bénévole Lille Métropole Rugby, Monique Truillot se prépare à vibrer et à vivre l'événement.

Comment le rugby est-il entré dans votre vie ?

J’ai commencé à regarder le rugby à la télévision avec mon père. Plus tard, mon mari a joué. Je conserve un souvenir assez terrible de son premier match, dans la banlieue lyonnaise où nous vivions. C’était rude et chaud sur le terrain. Je me suis dit : « Si c’est ça le rugby ! » De plus, comme nous travaillions dans la restauration, la perspective qu’il passe ses dimanches au rugby... Plus tard, quand nous sommes arrivés à Lille, il jouait au Luc. Je l’ai suivi et l’aventure a commencé. Une fois les enfants plus grands, puis en retraite, notre engagement de bénévoles au Luc Métropole Rugby a évolué. Nous faisions à manger aux joueurs à domicile et en déplacement. Avec mon mari, nous avons reçu le trophée de meilleurs ambassadeurs pour la qualité d’accueil du club. Et vous savez comment ? Nous avions la réputation de faire de bonnes frites... [rires]. Nous avions également un rendez-vous régulier à la braderie pour proposer des moules-frites. Nous cuisinions et les joueurs servaient, pour financer la saison sportive.

Pourriez-vous partager quelques souvenirs avec nous ?

J’ai beaucoup de bons souvenirs : la montée du club en Nationale 1 à Dieppe, quel match intense, le plus fort de ma vie, quel bonheur ! et tous les moments émouvants, de la remise des maillots, au tour de France pour suivre les joueurs, notamment l’année où nous sommes allés dans le Sud-Ouest. Je me souviens de ce stade mythique de Lourdes. L’équipe avait d’ailleurs gagné ce match. C’est une aventure qui a duré 25 ans autour des joueurs, des parents. C’étaient tous mes enfants. Mon fils disait d’ailleurs qu’il avait beaucoup de frères. 25 ans à faire des repas et à accompagner les matchs. Je me souviens que le club a accueilli un jeune Géorgien qui ne parlait pas français. Je viens d’ailleurs de voir le film de Philippe Guillard, Pour l’honneur. C’est la même histoire. Il a vite été intégré. Le rugby est un sport de valeurs.

Quelles valeurs ?

Le respect des joueurs, des spectateurs, un respect qui se partage. Et en fin de match, tout le monde se retrouve.

Comment faites-vous vivre cette passion aujourd’hui ?

Je suis les joueurs que j’ai connus et qui jouent dans d’autres clubs, un des entraineurs du club de Marcq-en-Barœul a été joueur au LMR. Et je regarde les matchs à la télévision, notamment le Tournoi des Six Nations. Je le vis à fond. Parfois, je me lève la nuit pour voir un match. J’ai aussi assisté à des matchs du Top 14 au stade Pierre-Mauroy, quelle émotion. La dernière fois, le ballon m’est arrivé par hasard sur les genoux. Je vous avoue l’avoir rendu à contre-cœur [rires…]. En septembre, je suivrai la Coupe du Monde devant mon petit écran. Mes copines le savent, elles ne me verront pas beaucoup pendant cette période.