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Coupe du monde de rugby 2023
Le 14/06/2023

Témoin Coupe du Monde de Rugby : Julien Collette

Directeur général du Comité d'organisation de la Coupe du Monde de Rugby France 2023, Julien Collette raconte l’engouement du territoire pour le troisième événement sportif mondial.

Comment l’univers du rugby et le territoire se mobilisent-ils pour faire de cet événement une grande fête ?

La Fédération Française de Rugby (FFR) avait remporté le droit d’organiser cette dixième Coupe du Monde, parce qu’elle avait mis en valeur la diversité des territoires mobilisés en France. L’événement irrigue l’ensemble du territoire autour de 10 villes hôtes, de 9 stades et de 48 sites qui vont accueillir les équipes en camps de base. De ce point de vue, la MEL bénéficie d’atouts importants, qui sont le stade Pierre-Mauroy, enceinte qui a déjà reçu des matchs de l’Euro 2016, et les infrastructures sportives comme le stadium de la MEL (Villeneuve d’Ascq) qui permettent d’accueillir des équipes et des entrainements. Même si la métropole n’est pas au sud de la Loire, elle est une terre de rugby en développement, avec une Ligue régionale de Rugby et des clubs dynamiques, notamment dans le rugby féminin avec le club de Villeneuve d’Ascq. La proximité de la métropole avec le Royaume-Uni et l’Angleterre, terres de rugby par excellence, contribue aussi à une dynamique forte derrière l’événement.

Un événement de cette ampleur est une opportunité importante de rayonnement, de développement des infrastructures et du tourisme. Quelles retombées imaginez-vous dans le territoire ?

Globalement, 2,5 millions de billets ont été vendus ; les stades seront pleins. De très nombreux supporters étrangers seront présents sur le territoire, dont une majorité venue des îles Britanniques. Des matchs des équipes anglaises et écossaises ont lieu à Lille et l’Angleterre a son camp de base au Touquet. Les supporters britanniques seront donc les hôtes de la métropole. Ces fans de rugby séjourneront plusieurs jours et se déplaceront en famille ou entre amis. C’est, par ailleurs, une population à haut pouvoir d’achat.

Cette Coupe du Monde, c’est aussi l’occasion de former des jeunes aux métiers du sport. Pouvez-vous nous parler du programme Campus 2023, de ses objectifs ?

L’organisation de cet événement va être « profitable » au sens économique du terme et ce profit est réinvesti dans des projets de développement du rugby sur le territoire. C’est ce qu’on appelle l’héritage. Une part significative de cet héritage est consacrée au projet de Campus 2023 qui consiste à former 1 500 jeunes apprentis, dont environ 1 300 dans les métiers du sport (gestion de clubs et d’organisations sportives, management d’événements sportifs…). Ces jeunes sont en formation depuis deux ans et seront diplômés au cours de l’automne après avoir été immergés dans l’organisation de la Coupe du Monde. 1 300 jeunes très motivés vont avoir connu l’expérience unique de participer au troisième événement sportif mondial. Ils verront leur emploi se confirmer (en club ou dans une association sportive) ou vont être amenés à travailler pour le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Dans le cadre de Campus, le Comité d’organisation finance les salaires de ces apprentis et les a mis à disposition de clubs et d’associations (budget : 70 M€). C’est unique qu’un comité ait 1 500 apprentis en parallèle de ses salariés.

La suite pour ces jeunes ? Avec l’Agence nationale du sport, 500 de ces emplois seront pérennisés et les autres apprentis seront aidés à s’intégrer au marché du travail, notamment dans la perspective des Jeux de Paris 2024.

France 2023 a également un programme qui compte 5 000 volontaires partout en France pour accompagner l’organisation de la Coupe du Monde.

Sur le territoire métropolitain, 450 bénévoles accueilleront et orienteront les fans à l’aéroport, dans les gares, les stations de métro et en centre-ville. Ils leur feront aimer la destination lilloise et métropolitaine, les guideront vers les lieux où dîner, où prendre un verre. En parallèle, des apprentis de Campus 2023 vont venir renforcer ces missions dans le cadre de leur programme d’immersion.

L’engouement, la visibilité de cette Coupe du Monde, est-ce aussi un moyen de renforcer le développement de cette discipline auprès des amateurs ?

Aujourd’hui la FFR compte 300 000 licenciés, chiffre en forte progression ces cinq dernières années, notamment chez les filles. Le rugby féminin est en plein essor et cela se voit à Lille avec le Stade Villeneuvois Lille Métropole et également avec les succès du XV de France féminin. Ce regain d’intérêt des jeunes pour le rugby est aussi lié aux performances du XV de France mené par Fabien Galthié et l’équipe avec des joueurs populaires, performants et sympas (Antoine Dupont, Romain Ntamack…)

Le développement du rugby est lié à ses valeurs en phase avec les attentes de la société, notamment de la jeunesse : convivialité, solidarité… Un club de rugby est aujourd’hui un lieu qui permet à toutes les générations de se rencontrer mais aussi de poursuivre un objectif en commun. Avec des bénévoles qui sont jeunes comme retraités et représentent toutes les catégories sociales… à l’image des volontaires de cette Coupe du Monde.

Suite à la Coupe du Monde et grâce au programme Campus, et au fait qu’un apprenti est mis à disposition de chaque club, les clubs sont prêts à l’arrivée de nouveaux licenciés.

Quelle sont vos attentes, en matière sportive ?

Quatre équipes peuvent prétendre au titre mondial, si ce n’est plus. Le tournoi sera très intéressant. Il va se passer beaucoup de choses sur le terrain. La France et La Nouvelle Zélande sont bien placées, l’Irlande numéro un mondial, l’Afrique du Sud championne du monde sortante. Parmi les challengers, les Écossais sont très forts en ce moment, l’Argentine pleine de surprise, c’est très ouvert… Avec des équipes très performantes qui ont envie de gagner cette Coupe du Monde devant les supporters français dans un pays à forte ADN rugby.

Comment envisagez-vous votre 7 septembre ?

Nous serons enfermés dans le centre principal des opérations pour piloter les dernières mesures d’organisation. Nous y passerons du temps durant le tournoi pour que dans les coulisses tout soit régler de manière à ce que les fans vivent une expérience unique et qu’ils en conservent un souvenir toute leur vie. Et que cette expérience soit aussi la meilleure pour les équipes sportives. Notre métier est vraiment celui de producteur de spectacles.

Bio

2014 : Directeur général de l’AccorHotels Arena (ex-Palais omnisports de Paris-Bercy).

2018 : Directeur délégué de la Fédération Française de Rugby.


En chiffres

  • 5 matchs, 8 équipes
  • 250 000 visiteurs accueillis sur le territoire dont 100 000 spectateurs étrangers.
  • 56 apprentis Campus 2023 mobilisés pour l’événement dans la métropole.

 


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